Actualités Habitat n°1208

Ce congrès a apporté la démonstration que le patrimoine est porteur d’initiatives et d’innovations au service du développement équilibré des territoires.

En quoi le patrimoine est-il facteur de cohérence urbaine et d’attractivité touristique, donc économique ? Emploi, commerce, balance commerciale. La réponse n’a pas besoin de démonstration. Et pourtant, existe-t-il une conscience collective de l’exceptionnelle richesse de la France et de ce qu’au-delà des sites majeurs le patrimoine ouvre de potentialités ? Notre patrimoine a fait l’objet de protections et de politiques dont on oublie trop souvent qu’elles sont enviées dans plus d’un pays étranger. Mais si le ministère de la Culture et les collectivités conduisent des politiques construites, patientes et souvent coordonnées, aucun Gouvernement n’a jamais en réalité accordé au tourisme la place qu’il mérite dans l’organisation gouvernementale.

Le mérite de Laurent Fabius, alors ministre des Affaires étrangères, a été de l’introduire au Quai d’Orsay. Reste à tirer les enseignements et surtout les actions à conduire au-delà de ce qui a été mis en place depuis deux ou trois ans et qui ne peut répondre que partiellement aux objectifs d’irrigation territoriale et, faute d'un large consensus, au dialogue pour des acteurs qui continuent de s’ignorer. Le sujet est d’autant plus d’actualité que se développe un tourisme urbain justifié mais non sans risque et que plusieurs textes nouveaux, SCoT, PLUi, MAPTAM, NOTRe, LCAP redistribuent les enjeux de l’urbanisme et de la protection, sans s’interroger sur les usages.

Pendant ce temps apparaît de plus en plus dommageable pour l’attractivité des villes, petites et moyennes notamment, le développement accepté de centres commerciaux extra muros concurrent s des centres anciens qui, désertifiés, ont perdu ou perdent de leur attractivité.

Revue Urbanisme - Hors-série n°61, hiver 2017

Voir le sommaire.