Les habitants des QPV sont nombreux à estimer que “pour améliorer la vie des habitants dans un quartier, il est prioritaire d’y développer la transition écologique”. Ils sont 78% à le penser, contre 73% pour la moyenne des Français, selon un baromètre réalisé pour l’Anru par l’institut Harris Interactive, dans le cadre des Journées d’échange du renouvellement urbain (Jéru) qui se sont tenues les 1er et 2 juillet sous format digital. Un résultat qui contredit le lieu commun selon lequel les personnes modestes se désintéresseraient des préoccupations environnementales et n’en comprendraient pas l’enjeu. D’où la question de la table ronde “Fin du monde, fin du mois : même combat ?” au cours de laquelle Marie-Laure Vuittenez, présidente de la commission quartiers de l’USH et directrice générale d’Habitat & Métropole, l’OPH de la Métropole de Saint-Étienne, a souligné qu’“en termes de transition environnementale, les bailleurs sociaux ont une longueur d’avance et ont beaucoup innové”. On peut d’ailleurs penser que les rénovations thermiques et les constructions vertueuses ont convaincu les locataires concernés, qui ont constaté un bénéfice immédiat sur leur qualité de vie et le montant de leurs charges. “Maintenant il faut massifier”, a ajouté Marie-Laure Vuittenez, montrant la détermination du Mouvement Hlm à poursuivre et innover dans cette voie.
Cela tombe bien car les habitants de QPV ont des attentes plus marquées envers les pouvoirs publics quant à la rénovation de leur quartier, soit qu’ils s’en sentent dépourvus, soit qu’ils sont plus exigeants, soit les deux (le sondage ne le précise pas). 79% souhaitent ainsi plus d’espaces verts et de végétalisation (+16 points par rapport à la moyenne des Français). 74% estiment qu’il est prioritaire de démolir des logements dégradés et reconstruire des logements plus adaptés (+22 points). 69% pensent qu’il est prioritaire de rénover ou de construire des équipements publics de type écoles, médiathèques, crèches (+18 points). Et, comme les autres, ils jugent majoritairement qu’il faut agir prioritairement en matière de santé, d’éducation et de sécurité pour améliorer la vie de leur quartier.
À noter enfin que l’écart des opinions est particulièrement important concernant la mixité sociale : 71% des habitants de QPV estiment que c’est une priorité pour améliorer leur vie dans leur quartier, contre 59% pour la moyenne des Français. Un résultat qui prouve un désir de brassage. Lors de son intervention à la plénière “Transformer les quartiers, cultiver les possibles”, Marianne Louis, directrice générale de l’USH, a résumé d’une phrase les 48 pages des résultats du sondage de l’institut Harris Interactive : “Ce à quoi les personnes aspirent dans les quartiers, c’est la République”.
En savoir plus : Rapport ANRU "Regards croisés sur la vie dans les quartiers populaires"
