“La sobriété est une des clés de notre sécurité d’approvisionnement. C’est un gage pour notre souveraineté. C’est une opportunité pour notre pouvoir d’achat. C’est un fondement de la transition écologique”, a déclaré la Première ministre, Élisabeth Borne, en présentant le plan gouvernemental de sobriété énergétique, le 6 octobre. Fruit d’un travail collectif mené par neuf groupes sectoriels au cours de l’été, il vise une réduction de 10% des consommations d’énergie au niveau national sur les deux prochaines années afin de limiter le risque de rupture d’approvisionnement lié à la guerre, et à répondre aux enjeux climatiques. Il appelle à la mobilisation de tous et décline plusieurs propositions par acteurs et secteurs-clés de l’économie (État, collectivités, entreprises, logement, industrie...) sur le thème Chaque geste compte.
Les bâtiments tertiaires et résidentiels contribuent à eux seuls à près de 45% de l’énergie finale consommée en France. Les différents acteurs ont donc pris des engagements communs pour chauffer et climatiser leurs bâtiments aux températures de consignes réglementaires (chauffage à 19°C, climatisation à 26°C), et pour isoler et assurer la maintenance des équipements (isolation des réseaux d’eau, maintenance régulière des chaudières et des réseaux de chauffage).
Plusieurs leviers d’actions dans le logement
Le volet logement du plan repose sur trois leviers : l’installation d’équipements techniques, le décalage des périodes de chauffe et la sensibilisation des occupants. Le plan prévoit l’installation de dispositifs intelligents pour mieux gérer l’énergie (thermostats, programmateurs de chaudière intelligents, adaptation de l’éclairage à la lumière extérieure...). Il appelle les acteurs du bâtiment à “se mobiliser davantage afin que l’obligation réglementaire d’individualisation des frais de chauffage dans les logements collectifs soit davantage respectée”.
Deux autres mesures proposent, en cas de températures extérieures clémentes, de retarder de 15 jours le début de la période de chauffe et d’avancer de 15 jours son arrêt en fin de saison. Ce mois “gagné” permettrait une économie d’environ 12%, corrigé des aléas climatiques. Pour l’eau chaude sanitaire (ECS), les gestionnaires du réseau de distribution seront chargés cet hiver de la désactivation partielle du démarrage des ballons d’eau chaude lors de pics de consommation (entre 8 h et 13 h), sans incidence sur les usages. Une mesure qui entraînerait une économie de 1 à 2 GW.
Enfin, pour réduire la consommation d’ECS, qui représente environ 12% des consommations, l’accent est mis sur la sensibilisation des occupants aux bons réflexes et l’installation de dispositifs économes (limiteurs de débits, mousseurs, douchettes à économie d’eau). Équipements qui peuvent réduire de 15 à 20% la demande d’énergie pour l’ECS.
Je baisse, j’éteins, je décale
Pour accompagner ces mesures, l’État mise sur une augmentation des aides délivrées dans le cadre de MaPrimeRénov’ et sur les certificats d’économie d’énergie. Les énergéticiens - EDF, TotalEnergies et Engie - s’engagent également à instaurer un bonus sobriété sur les factures de gaz et d’électricité, en fonction du niveau de consommation du logement.
Pour sensibiliser les Français à la sobriété et aux écogestes, l’État a lancé le 10 octobre et jusqu’en février 2023, une campagne de communication (TV, presse, radio, réseaux sociaux) sur le thème Je baisse, j’éteins, je décale. Elle met en avant cinq gestes-clés.
Sans qu’on le leur demande, les Français avaient déjà commencé à réduire dès l’été leurs consommations énergétiques : interrogée sur France Info le 19 octobre, la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, a annoncé une baisse de respectivement 14% et 5% des consommations de gaz et d’électricité depuis le mois d’août.
Pour en savoir plus : Dossier Energie /Sobriété