À l’heure où les effets de la RLS se font encore sentir, et où certains voudraient imposer un pourcentage maximum de logements sociaux par commune, la Banque des Territoires publie une analyse qui souligne la place qu’occupe le secteur du logement social dans l’économie française et ce qu’il pourrait en coûter à notre pays d’attaquer davantage notre modèle.
Dans son cahier Éclairages : L’emploi dans le bâtiment lié au logement social, la Banque des Territoires, dont il est difficile de remettre en cause la connaissance du monde Hlm, détaille certains chiffres-clés. Les Hlm ont ainsi investi 18,4 milliards d’euros en 2019 dont 11,1 milliards pour la construction neuve et 7,3 milliards en réhabilitation et entretien. Cela représente 7,5% des investissements réalisés dans le secteur total de la construction. Et le monde Hlm aurait pu faire encore plus si ses capacités d’investissement n’avaient pas été grevées par la RLS.
Les investissements sont une chose mais les Hlm représentent surtout près de 300 000 emplois dans le secteur du bâtiment : environ 180 000 emplois dans la construction neuve et 110 000 emplois dans la réhabilitation du parc, soit 15% des effectifs totaux. Au moment où la crise sanitaire génère de grandes incertitudes concernant l’avenir de certaines entreprises, les pouvoirs publics doivent avoir à l’esprit ces chiffres d’emplois qui, je le rappelle, ne sont pas délocalisables.
Et dans certaines régions, le poids des Hlm dans l’emploi est encore plus important : ainsi, en Auvergne-Rhône-Alpes, l’investissement total dans le parc social représente 35 800 emplois dans le bâtiment en 2019. Cela se retrouve dans toutes les régions historiques du logement social : Île-de-France, Hauts-de-France et donc Auvergne- Rhône-Alpes. Les présidents des exécutifs régionaux de ces territoires devraient avoir ces chiffres en tête au moment où certains d’entre eux veulent limiter ou stopper leur soutien au logement social.
Cette étude estime également que la construction d’un logement social entraîne la création de 2,4 emplois et la réhabilitation d’un logement le maintien ou la création de 0,5 emploi. Construction et réhabilitation sont donc non seulement essentielles aux demandeurs et locataires de logements Hlm mais elles le sont également pour des centaines de milliers de travailleurs.
Ces chiffres présentent un bilan pour 2019. Ils donnent également une idée du formidable levier économique que sont les Hlm et la dynamique qui pourrait être amplifiée. Nous sommes à l’aube d’une période cruciale en termes de constructions mais surtout de réhabilitation massive du parc. Il revient à l’État d’accompagner et de soutenir notre secteur comme il le fait avec d’autres et aux élus locaux de permettre notre développement. Ce sont nos concitoyens les plus fragiles et notre économie qui en bénéficieront toujours.
Les Hlm représentent près de 300 000 emplois du bâtiment.
