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Les premiers jours du ministre Klein AH

Nommé le 4 juillet ministre délégué chargé de la Ville et du logement au sein du ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, Olivier Klein inaugurait le 7, à Pantin, le nouveau siège de l’Anru dont il était président depuis 2017.
“Je ne changerai pas”, a-t-il affirmé.

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Le déplacement était programmé depuis des semaines. Mais c’est sous sa casquette toute neuve de ministre délégué chargé de la Ville et du Logement qu’Olivier Klein a inauguré, le 7 juillet, le nouveau siège de l’Anru, à Pantin, dont la belle vue depuis la terrasse montre, dit-il, “tout ce qui reste à faire” en Seine-Saint-Denis. “Je ne changerai pas”, a-t-il promis aux nombreux invités, parmi lesquels Jean-Louis Borloo, que Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, décrit comme “le genre de gars qui a incarné le “en même temps” avant le concept”, faisant référence à l’état d’esprit qui a prévalu à la création de l’Anru, il y a 18 ans.

“Je suis toujours le même”, a insisté Olivier Klein. “Je pense que nos quartiers méritent le beau, le mieux. Que la politique de la ville n’est pas une politique de rattrapage : elle doit servir d’exemple à ce que doit être la ville de demain : innovante, sociale et résiliente”, a poursuivi cet enseignant entré en politique à 28 ans, auprès de Claude Dilain, dont il fut le premier adjoint à la Ville de Clichy-sous-Bois (93) avant de lui succéder, en 2011, quand ce grand défenseur des banlieues a poursuivi son combat au Sénat. Olivier Klein entend bien continuer à vivre en famille dans “sa” commune, et garder un pied à la mairie où il avait été réélu en mai dernier, au second tour, avec 64% des voix.

“Faire confiance aux élus locaux”. Cette ligne, Christophe Béchu l’a défendue au nouveau siège de l’Anru : “Le projet de rénovation urbaine de Pantin, Grenoble ou Reims n’a pas été conçu rue de Vaugirard (Ndlr, l’ancienne adresse de l’Anru, à Paris) et ne le sera pas ici”. L’ancien maire d’Angers l’avait également affirmé trois jours plus tôt, sur le perron de l’hôtel de Roquelaure, lorsque, avec ses 5 ministres délégués et secrétaires d’État - dont 3 maires -(1), il avait reçu les clés de son nouveau ministère des mains d’Amélie de Montchalin, candidate malheureuse aux législatives.

Un bouclier logement dans la loi

Cette semaine-là a également été celle de la présentation en conseil des ministres du “paquet législatif en faveur du pouvoir d’achat des Français”(2) à 20 Md€. Au volet logement, le texte prévoit un “bouclier loyer” qui plafonne l’IRL à 3,5% pendant un an (d’octobre 2022 à octobre 2023) et revalorise les APL de manière à couvrir ces 3,5% de hausse de loyer dès le 1er juillet (et non plus en deux étapes, au 1er octobre 2022 et au 1er janvier 2023). 5,8 millions de foyers bénéficieraient de cette revalorisation, dont 2,6 millions de foyers en logement social et près de 800 000 étudiants, pour un effort budgétaire de 169 M€ (en comparaison, la suppression de la contribution à l’audiovisuel public coûterait 3,2 Md€ à l’État). Selon l’exemple donné par Matignon, un ménage dont le revenu est de 3 800 € par mois et le loyer de 962 € verrait sa hausse mensuelle de loyer limitée à 34 €, contre 48 € sans bouclier. Le gel des loyers n’est envisagé que pour les étudiants en résidences CROUS.

Pacte de confiance avec les Hlm

Dans sa déclaration de politique générale, le 6 juillet à l’Assemblée nationale, Élisabeth Borne avait envisagé des “solutions pour que le logement soit accessible partout”, notamment : construire davantage dans les zones tendues et “conclure un pacte de confiance avec les acteurs du logement social”. La Première ministre propose aussi aux collectivités un nouvel acte de décentralisation sur le fondement suivant : “Concentrer les moyens et les responsabilités à l’échelle des bassins de vie, tout en étant exigeants pour qu’elles permettent aux projets de sortir de terre”… et de sortir des injonctions apparemment contradictoires entre produire plus et produire ZAN.

Enfin, Élisabeth Borne affirme vouloir apporter des “réponses radicales à l’urgence écologique” et rompre avec la politique des petits pas. Pour répondre à l’objectif européen “Fit for 55” (voir page 7), “chaque ministre aura une feuille de route climat et biodiversité”. La concertation en vue d’une loi d’orientation énergie-climat sera lancée en septembre et, d’ores et déjà, la Première ministre annonce l’accélération du déploiement des énergies renouvelables.

(1) Caroline Cayeux, ministre déléguée chargée des Collectivités territoriales, maire de Beauvais ; Clément Beaune, ministre délégué chargé des Transports ; Olivier Klein ; Bérangère Couillard, secrétaire d’État chargée de l’Écologie ; Dominique Faure, secrétaire d’État chargée de la Ruralité, maire de Saint-Orens- de-Gameville (31).
(2) Composé du projet de loi ordinaire “portant mesures d’urgence pour la protection du pouvoir d’achat” et d’un projet de loi de Finances rectificative pour 2022.