L'Union sociale pour l'habitat
Chargement en cours

Pénurie de matériaux : les organismes Hlm fortement impactés AH

Lire l'article

85% des organismes Hlm rencontrent des difficultés sur leurs opérations du fait des pénuries de matériaux de construction : 71% sur les opérations de construction, 50% sur celles de réhabilitation lourde et 32% sur celles de gros entretien et d’entretien courant du patrimoine(1). C’est ce qui ressort d’une enquête sur l’impact de la crise de la pénurie de matériaux de construction, conduite par l’USH auprès des organismes Hlm entre le 2 et le 10 septembre 2021, à laquelle 84 organismes ont répondu.

Ces difficultés portent principalement sur les matériaux suivants : métal (23%), bois (22%), menuiserie (17%), matériaux de plomberie ou de chauffage ventilation climatisation (14%), cloisonnements et isolants (13%), matériel électrique (9%) et divers (2%).

95% des organismes répondants ont été contactés par leurs prestataires qui rencontraient des difficultés. 68% d’entre eux ont été sollicités sur quelques opérations, 24% sur la majorité des opérations, 4% sur une opération particulière et 4% sur l’ensemble des opérations. La nature de ces demandes portait sur une réactualisation des prix des marchés en cours (79%), un allongement des délais de réalisation (71%) ou la non-application des pénalités de retard (45%)(1). Face à ces sollicitations, 71% des organismes ont accepté de ne pas appliquer de pénalités, 55% ont pris en charge une partie des surcoûts et 33% ont maintenu les conditions initiales du marché(1).

Pas d’optimisme en vue

À l’issue du dernier comité de crise du BTP, le 5 octobre, auquel a participé l’USH, les représentants de la filière construction se sont accordés sur le constat que la crise avait atteint un plateau, qui reste cependant à un niveau élevé. Le coût des matériaux n’enregistre plus de hausse, sans pour autant diminuer, à l’exception du bois, pour lequel un frémissement à la baisse est perçu.

Lors de son audition par la commission des Affaires économiques de l’Assemblée nationale, le 30 novembre, Olivier Salleron, président de la FFB, a indiqué que les index BT, destinés à réviser et à actualiser le prix de certains marchés de bâtiment, avaient augmenté de 30,9% depuis le début de l’année pour les ossatures et charpentes métalliques, de 19,3% pour les fermetures de baies en métal ferreux, de 10% pour les menuiseries acier. “Cette flambée des prix va s’accélérer encore dans les prochains mois”, a-t-il prévenu, alors que les délais de livraison s’allongent de dix semaines en moyenne et que, selon une étude de l’Insee, “14% des entreprises du bâtiment de plus de dix salariés voient leur production contrainte par les difficultés d’approvisionnement”. Un niveau jamais atteint depuis le début des années 2000, selon le patron de la FFB.

Ces difficultés sont encore accrues par la hausse des prix de l’énergie depuis le début de l’automne, Olivier Salleron évoquant un bond de 436% des prix de gros du gaz en euros entre fin 2020 et octobre 2021 et de 254% pour l’électricité. La FFB a demandé un “coup de pouce” à l’État, via des mesures fiscales, pour aider les entreprises à passer ce cap et annonce, par la voix de son président, qu’elle entend “très bientôt demander une généralisation des marchés indexés, révisés et actualisés, dans la sphère publique mais aussi chez les bailleurs sociaux et, pourquoi pas, dans le privé”.

(1) Plusieurs réponses étaient possibles.