L'USH Je recherche une formation Ressources Je recherche un emploi Événements L'annuaire Hlm Espaces collaboratifs Vos interlocuteurs USH Observatoires & enquêtes Accueil Boutique HLM INFO Se loger avec BIENVEO Les Hlm recrutent Métiers et formations Musée Hlm

Actualités

Thème de la publication
Réglementation thermique
Numéro

Actualités Habitat n°1140

Paru dans

MARS 2021

Actualités Habitat n°1140

Date de publication :

18 mars 2021

Auteur(s) :

DIANE VALRANGES

RE 2020 : "la dimension carbone va nous mobiliser pour plusieurs décennies"

L’USH a organisé le 10 février un webinar sur le thème Les enjeux de la RE 2020 et l’École bas-carbone du logement social. Pour aider les organismes à s’acculturer à la future réglementation, l’offre de formation s’organise, à travers l’Afpols et l’École bas-carbone.

Les organismes Hlm sont engagés de longue date dans la construction bas carbone, en particulier depuis l’expérimentation E+C- lancée en 2016 par Emmanuelle Cosse, alors ministre du Logement. Un quart des logements renseignés dans l’Observatoire E+C sont en effet des logements sociaux. Pour autant, la future RE 2020 représente un réel défi pour l’ensemble des acteurs de la construction. “C’est une réforme qui va profondément modifier la conception, la construction, l’exploitation et l’usage du bâtiment. L’ensemble de la filière sera impacté”, anticipe Marianne Louis, directrice générale de l’USH, pour qui “la dimension carbone va nous mobiliser pour plusieurs décennies”. Avec ses partenaires, la FPI, la FFB et le Pôle Habitat FFB, l’USH a confié aux bureaux d’études Pouget Consultants et Échos, la réalisation d’une analyse indépendante pour mesurer l’impact de la réforme sur les coûts de construction et les enjeux d’adaptation et d’évolution de la filière bâtiment. Alors que le ministère de la Transition écologique maintient son estimation des surcoûts liés à la future réglementation à 3%, cette étude évoque, elle, une fourchette comprise entre 8 et 14%.

Nombreux défis

Les simulations réalisées au cours de cette analyse révèlent également “certaines distorsions par rapport aux objectifs définis”, constate Nicolas Prudhomme. C’était notamment le cas pour la construction d’infrastructures, en particulier les fondations spéciales et les parkings, pour lesquels l’USH a obtenu une modulation, confirmée par la ministre chargée du Logement le 18 février. C’est aussi le cas pour le confort d’été, le directeur de la Maîtrise d’ouvrage et des Politiques patrimoniales à l’USH estimant que l’indicateur des degrés-heures (DH) tel qu’il est prévu risque d’entraîner une utilisation accrue des équipements de climatisation mobile. Cet indicateur distinguant les parties traversantes des logements, des parties non traversantes, David Lebannier, responsable construction chez Pouget Consultants, recommande de privilégier la construction de logements traversants, dans lesquels la circulation de l’air est facilitée.

Parmi les difficultés rencontrées, les niveaux d’exigence des seuils prévus par la réglementation complexifient la possibilité de trouver des solutions techniques capables d’y répondre. La potentielle exclusion de certains équipements et vecteurs énergétiques questionne la capacité des filières industrielles à continuer d’innover. Le chauffage électrique, par exemple, devra atteindre le niveau Bbio - 60% pour pouvoir être intégré dans les logements, révèle l’analyse des deux bureaux d’études. Autre exemple, la réglementation favorise la pompe à chaleur (PAC) double-service à l’horizon 2025 dans les bâtiments collectifs. Or, “les technologies existent, fait valoir David Lebannier, mais elles ne sont pas adaptées au résidentiel”. La question de l’intégration de ces équipements dans le logement pose aussi un problème pour des raisons d’ordre esthétique et acoustique, en particulier les PAC air/eau, très génératrices de bruit. Charge donc à la filière industrielle d’innover et aux bureaux d’études et entreprises de monter en compétences pour tenir cette échéance.

Structuration de l’offre de formation

Du côté des organismes Hlm, pour qui la réglementation va réorienter les enjeux stratégiques et organisationnels, les dispositifs de formation sont en cours de déploiement afin de permettre une montée en compétences rapide des collaborateurs. “Toutes les fonctions sont impactées, pas seulement la maîtrise d’ouvrage”, précise Franck Martin, directeur de l’Afpols. Sa structure propose déjà une offre en format virtuel composée d’un décryptage pratique de la RE 2020, des principales obligations pour la conception d’un bâtiment bas carbone et de plusieurs thématiques techniques (matériaux biosourcés, systèmes énergétiques…), de montage d’opérations ou d’accompagnement des locataires. D’autres formations, dont certaines certifiantes, seront lancées en mai. Un format court (une heure) et gratuit est actuellement expérimenté pour les dirigeants d’organismes, ParOLes Libres, ainsi qu’un format d’une demi-journée d’échanges avec la maîtrise d’œuvre.

“La RE 2020 nécessite une conduite du changement, enchaîne Nicolas Prudhomme. C’est l’objectif de l’École bas-carbone de vous y accompagner.” Lancée le 15 septembre 2020 par l’USH, en partenariat avec l’IFPEB et Carbone 4, l’École bas-carbone du logement social ambitionne d’être un “véritable accélérateur du bas-carbone auprès des maîtres d’ouvrage Hlm”, en leur donnant les moyens de progresser collectivement, d’avoir un lieu d’échanges et de posséder les outils pour généraliser les savoir-faire. Deux de ces outils sont déjà disponibles : l’Observatoire bas carbone qui, à partir de 370 bâtiments identifiés dans l’Observatoire E+C-, fournit un benchmark des opérations déjà réalisées atteignant un certain niveau de carbone et un outil d’analyse de matériaux, produit à partir de la base Inies, pour identifier et comparer les matériaux et leur poids carbone, afin de faire les bons choix dans le cadre d’une opération. L’École propose également des “briefs de filières”, dont le premier est consacré aux bétons bas carbone (lire aussi en p. 20). D’autres briefs suivront bientôt, sur les lots techniques, la durabilité et la pérennité des systèmes constructifs, les matériaux biosourcés.

Les indicateurs de la RE2020

La RE 2020 se fixe trois objectifs, auxquels répondent plusieurs indicateurs :
1 - donner la priorité à la sobriété énergétique et à la décarbonation de l’énergie
• Bbio : le besoin bioclimatique (pour favoriser la sobriété énergétique)
• Cep : consommations en énergie primaire (pour diminuer les consommations)
• Cep.nr : consommations en énergie primaire non renouvelable (pour favoriser les énergies renouvelables)
• Ic Énergie : impact carbone des consommations d’énergie (pour sortir des énergies fossiles dès 2025)

2 - diminuer l’impact carbone de la construction des bâtiments
• Ic Composants : impact carbone des matériaux et équipements sur 50 ans (pour favoriser le stockage du carbone)

3 - garantir la fraîcheur en cas de forte chaleur
• Seuils DH : nombre d’heures d’inconfort estival (pour garantir la fraîcheur lors des grandes chaleurs).

Mots clés

PARU DANS ACTUALITÉS HABITAT N°1140 DU 15 mars 2021

Actualités Habitat n°1140

Retrouvez cet article et beaucoup d’autres en vous abonnant au Magazine Actualités Habitat.