A la construction de ce grand ensemble en 1961, symbole de la modernité et vitrine du parti communiste dont Ivry est le fief historique, des familles entières peuvent alors bénéficier d'un minimum locatif et de la promesse de confort offert par le logement social : eau chaude, toilettes et chauffage intégrés.
En 1963, la visite du cosmonaute russe Youri Gagarine, contribue à forger le mythe d’une cité pas comme les autres. "Dans la liesse générale, et sous les bouquets de fleurs," il plante un arbre en souvenir de son passage.
Dans les années 1990, la cité Gagarine est classée en zone urbaine sensible puis l'idée de démolition s'impose peu à peu.
En 2017, il ne reste plus qu'une centaine de logements occupés sur les 384 de la cité. Pendant deux ans Marie-Pierre Dieterlé, qui anime depuis 2009 des ateliers photo avec les habitants du quartier, réalise alors un travail de mémoire photographique restitué ici.
Ce très beau coffret se compose d'une frise photographique retraçant la destruction de la cité, d'un facsimilé du journal "le travailleur" qui immortalise la visite festive de la cité d'Ivry par le cosmonaute Youri Gagarine le 5 octobre 1963 et de 2 livrets photographiques, l'un sur "les lieux désertés mais imprégnés des histoires passées" et l'autre sur les portraits d'habitants ponctués de textes témoignant de leur attachement à leur ancienne cité.
Editions @ Loco - 14/01/2022, 88 p.
Une cité inspirante
La destruction de la cité Gagarine a fait l'objet de nombreux articles et vidéos :
Au coeur de la démolition de la cité Gagarine à Ivry-sur-Seine - Le parisien, 4 octobre 2019
Démolition de la cité Gagarine à Ivry : ses habitants lui disent adieu - Le parisien - Vidéo Daylimotion
A la cité Gagarine, déconstruire sans démolir - Le Monde, 26 décembre 2019
Cité Gagarine : dernier voyage avant démolition d’un symbole de la banlieue rouge - Reportage vidéo - Télérama, 19 septembre 2019
La cité a également inspiré les cinéastes Fanny Liatard et Jérémy Trouilh avec leur film "Gagarine" sorti en 2021 et salué par la critique.
Ce film fait suite à un premier court métrage, grand prix du jury (2015) du concours "Hlm sur court" organisé par l'Union sociale pour l'habitat.