Actualités Habitat n°1224

Le « jeune-de-banlieue » est devenu l’ogre des temps modernes. Arabe mal rasé de 15-35 ans vêtu d’un survêtement à capuche, il se promène avec un cocktail Molotov dans une main et une kalachnikov dans l’autre. Il fume du shit dans les cages d’ascenseur, il brûle des voitures ; il gagne sa vie grâce à des trafics de toutes sortes et en fraudant les allocations sociales. etc.

Une image tenace alimentée par ce que Guénolé appelle un triangle des banlieues, c'est-à-dire un jeu d'acteurs à trois pôles constitués d'éditorialistes, des grands médias et cinéma spécialisés, et du public français lui-même qui d'après l'auteur porte majoritairement sur ces jeunes des opinions balianophobes.

Pourtant,  l'auteur nous rappelle que 98% des jeunes de banlieues ne sont ni délinquants, ni dans des bandes. 98% dont on ne nous parle presque jamais.

En revanche, la réalité pour presque tous c'est un ascenseur social à l’arrêt depuis longtemps. Seule une toute petite minorité de jeunes de banlieue arrive à s’en sortir. Pour les autres, tous les autres, la vie est "une galère de jeune pauvre urbain qui vivote et ne sortira pas du ghetto".

Clichés, voile, délinquance, situation sociale, antisémitisme, cet essai examine les principales questions soulevées dès qu'il est question du fameux «jeune de banlieue», les décortique, les démonte, arguments à la clé, et tente ainsi e réhabiliter cette jeunesse urbaine qui effraie tant la population.

Editions Le bord de l'eau, 2015, 214p.