Actuellement, les organismes de logement social ont atteint un haut niveau de production d’environ 100 000 logements par an pour répondre à la crise durable du logement et aux attentes de nos concitoyens d’un logement à coût abordable. Derrière ce constat, il existe un risque : celui du décalage entre l’offre nouvelle qui sera attractive et performante (thermiquement, en termes d’image, d’offre résidentielle…) et le parc existant. Ce risque peut être levé par la mise en place d’une nouvelle culture de la requalification comme nouvelle culture d’intervention sur le patrimoine existant généralement amorti.
Le Grenelle de l’environnement et le programme national de Rénovation Urbaine ont montré l’intérêt sur une partie du patrimoine de logements, d’envisager des interventions plus ambitieuses que celles conduites jusqu’à présent. Des solutions reproductibles émergent à la faveur du programme REHA, piloté par le PUCA, en collaboration avec l'USH. Désormais, quand l’environnement et les caractéristiques du bâtiment sont favorables, il peut devenir plus pertinent de faire du neuf à partir de l’existant, plutôt que de démolir et de reconstruire ou simplement d’améliorer techniquement le bâti existant. Si les organismes Hlm ont renoué avec la culture de la production, ils doivent désormais renouer avec la culture de l’innovation pour mettre en route la dynamique d’évolution du patrimoine social.
Le présent document vise à consolider et diffuser cette culture en invitant les opérateurs, en amont de la programmation, à examiner comment orienter les choix soit vers des principes et des solutions durables soit vers des interventions d’attente. Il n’étudie pas spécifiquement la faisabilité technique ni le montage financier des requalifications durables, mais il traite davantage de leur pertinence et de leur pérennité.
La requalification a pour ambition de redonner un nouveau cycle de vie au bâtiment avec une attractivité renforcée, dans une équation économique qui sera d’autant plus intéressante à l’avenir que le bilan environnemental permettra de valoriser les économies « d’énergie grise ».