La croissance des villes est devenue insoutenable : le secteur de la construction est l’un des principaux émetteurs de gaz à effet de serre et engloutit des quantités énormes de ressources, pendant que l’étalement urbain dévore les sols naturels et agricoles. Dans l’écoconstruction, les expériences se multiplient mais sont encore marginales. La densification et la métropolisation n’ont pas apporté les bénéfices environnementaux escomptés, tandis que se révèlent les vulnérabilités d’une concentration humaine trop grande. Quant aux promesses d’une technologisation accrue, les vertus des futures smart cities restent mystérieuses ou ténues, malgré les incantations.
Et si les villes n’avaient pas vocation à grandir éternellement ? Plus tôt nous protégerons nos terres agricoles, naturelles et forestières de l’artificialisation, plus grande sera notre résilience face aux risques et aux crises écologiques à venir. Au plus vite, les villes doivent – et peuvent – devenir stationnaires. Il ne s’agit pas de les figer, mais de les transformer et les embellir, d’exploiter l’immense patrimoine déjà bâti. Surtout, c’est notre rapport aux territoires qu’il faut faire évoluer, en favorisant la redistribution des services et des emplois, en oeuvrant à une nouvelle attractivité des villes moyennes, des bourgs, des villages et des campagnes. Désormais les métropoles ne doivent plus attirer et grandir, mais essaimer.
Les solutions mises en avant dans cet ouvrage impliquent, nous disent les auteurs, une profonde refonte de nos modèles économiques, sociaux et culturels.
Editions Actes Sud, Oct. 2022, 352 p.
A lire aussi :
Philippe Bihouix : « Les villes n’ont pas vocation à croître éternellement », la gazette, publié le 9 novembre 2022
La ville stationnaire : un modèle de ville pour lutter contre l’étalement urbain - Podcast de France Inter dans lequel l'auteur et les autrices présentent la problématique de leur ouvrage - 3 janvier 2023