A la lumière de ce dossier, les populations des îles vivent dans leurs contradictions les plus fortes, que l’on peut imaginer. Une partie de l’élite aime la vie moderne, la mondialisation, et est en phase avec le changement perpétuel. En revanche, en ce qui concerne les pratiques, voire les coutumes foncières, il apparaît une résistance à l’agression extérieure, cristallisée par la modernité ou la mondialisation. Parfois, des entrepreneurs et investisseurs sont surpris de l’écart entre la théorie et la réalité dans le langage foncier. Des illustrations foisonnent dans les territoires d’outre-mer.
L’autre aspect, c’est l’isolement. Cela dit, la coutume peut être aussi vécue comme une résistance au changement. La coutume foncière se traduit parfois par un comportement qui ne tient pas compte des forces de la modernité, de la modernité tout court. Certains insulaires considèrent que toute introduction de nouveaux droits, liés au marché, entre autres, est une agression… Les habitants des îles le ressentent fortement.
Quant à la Corse, c’est entre les deux : entre la tentation de l’isolement et la modernité.
Dans ce numéro spécial, vous retrouverez les enjeux économiques, écologiques, sociétaux, juridiques… autour du foncier insulaire, mais aussi les réponses apportées par les acteurs locaux. De La Réunion à la Martinique en passant par la Corse et la région Pacifique, tour d’horizon des politiques et des stratégies pour résoudre les paradoxes du foncier insulaire.