A la recherche du confort, à celle d'une organisation rationnelle de l'habitation, les architectes de la fin du XIXe siècle répondent en proposant des dispositifs nouveaux, en introduisant de nouvelles techniques. Un travail spécifique sur l'habitation a été fait à cette époque, les architectes se passionnant pour suivre l'art de vivre, l'idée du confort, et pour proposer des solutions "modernes" répondant à la demande des habitants, mais aussi pour créer de nouveaux types d'habitat, notamment à partir d'une réflexion sur les H.B.M. (Habitations à Bon Marché). Notre but est, comme dans le tome I de cet ouvrage(Architectures de la vie privée. Maisons et mentalités, XVIIe-XIXe siècles), de tracer l'évolution de l'habitation, en étudiant à la fois l'architecture savante et l'évolution sociale et mentale de la société française urbaine et de ses habitants. Nous centrons ici notre regard sur Paris au tournant du siècle. L'espace domestique se transforme, tend alors à se réduire, mais aussi à s'ouvrir. Ici sont en jeu des changements qui concernent autant la société que l'individu. Le cadre de la production architecturale se modifie aussi, les maisons à loyer se multiplie et de nouvelles formes d'habitat -comme l'hôtel dans l'immeuble, le studio pour le célibataire ou l'atelier d'artistes pour tous- apparaissent. Le logement économique est conçu par des architectes qui, contrairement à ceux des périodes précédentes, ne semblent plus se poser désormais la question de savoir s'il est digne de faire partie de l'Architecture. Une part de la commande de bâtiments d'habitation est le fait d'organismes philanthropiques et la réglementation se fait plus présente. Le confort s'introduit plus ou moins rapidement dans l'habitat des différentes classes sociales. Les exigences liées aux modes de sociabilité spécifiques mais aussi les rôles et les statuts des différents membres du groupe domestique se marquent dans l'habitation.
Editions Hazan et Archives d'Architecture Moderne, 1995, 534 p.