Depuis 2018, et jusqu’à la fin de l’année, Paris Habitat est engagé dans le programme européen Charm (Circular housing asset renovation management), pour un budget de 1,23M€, financé dans le cadre d’Interreg North-West Europe. Trois autres bailleurs sociaux européens, aux Pays-Bas, en Belgique et en Angleterre, participent également à ce programme qui vise à construire une stratégie d’économie circulaire du bâtiment à long terme, à favoriser le développement des filières et à communiquer sur la valorisation des matériaux du bâtiment. À travers ce projet, Paris Habitat se fixe pour objectif de systématiser le réemploi au sein de l’ensemble de ses opérations, en neuf comme en réhabilitation. À ce titre, 6 sites de l’OPH parisien servent de démonstrateurs, sur lesquels des matériaux sont valorisés et réemployés. Portes palières, fenêtres, radiateurs en fonte, équipements sanitaires et sols (carrelage, parquets, tomettes, pavés) constituent les principaux gisements réemployables sur son patrimoine.

L’un des enjeux du projet est de développer une plateforme numérique de réemploi de matériaux et d’éléments de construction, issus des chantiers de l’Office, et destinés à être réemployés sur ses autres chantiers puis, en second lieu, à être vendus sur une marketplace ou donnés à des associations ou à des acteurs de l’ESS. Après une phase test de deux mois en conditions réelles, la plateforme, baptisée Réflexe, a été lancée le 30 mars. Paris Habitat a pour l’instant une soixantaine d’utilisateurs mais compte atteindre 250 à 300 visiteurs en vitesse de croisière. Les annonces sont déposées par les acteurs des opérations (chargés d’opérations, responsables de programme, AMO, prestataires, maîtres d’œuvre…), au sein de deux univers, mobilier et matériaux, avec une logique de chantier (inventaire des ressources disponibles d’un chantier et suivi). Toute personne souhaitant utiliser la plateforme doit s’inscrire pour pouvoir ensuite récupérer ou céder un objet. Chaque annonce intègre le nombre de kilos de déchets et de CO₂ évités. La proximité est privilégiée par Paris Habitat pour limiter les temps de transport et l’empreinte carbone d’une livraison. Tous les utilisateurs (donneurs et receveurs) acceptent une charte de bonnes pratiques.

La plateforme est interne à Paris Habitat, qui ne prévoit pas pour l’instant d’échanges inter-bailleurs, principalement pour des questions juridiques et assurantielles. “Nous sommes dans un écosystème de marchés publics qui ne rend pas l’économie circulaire si fluide que cela”, regrette Isabelle Quet-Hamon, directrice des services expertise et appui à la direction générale adjointe Maîtrise d’ouvrage et développement de Paris Habitat.

Pour aller plus loin : reflexe.parishabitat.fr 

Pour en savoir plus : Dossier économie circulaire & biodiversité