Ce numéro double d’Actualités Habitat arrive dans un moment de grande incertitude politique, économique et sociale pour le Mouvement Hlm et ses locataires. Instabilité sur les marchés des énergies, inflation, blocage de l’accession, ralentissement considérable de la production, raréfaction de logements locatifs disponibles, changement d’interlocuteurs au gouvernement, manque de lisibilité budgétaire : tous les ingrédients sont là pour que la crise du logement s’aggrave.

Face à cette crise dont plus personne ne doute, nous observons depuis de nombreux mois une aboulie politique du gouvernement entretenue par un confusionnisme statistique. Je m’explique.

L’aboulie est une pathologie qui se caractérise par une diminution ou une privation de la volonté. En matière de logement (et de logement social en particulier), je ne peux que constater qu’elle règne et qu’aucun acte tangible n’a été posé pour répondre aux millions de citoyens en recherche d’un toit décent et abordable. Au-delà des concertations sans lendemain, aucune volonté politique sérieuse ne s’est exprimée. Peut-être parce qu’en parallèle un confusionnisme statistique entretient les décideurs dans l’illusion que « Tout va bien monsieur le ministre ». Ici, on m’explique qu’il n’y a pas de crise car la dynamique démographique règlera tout dans… 27 ans. Là, on nous raconte qu’on peut multiplier par trois les rénovations tout en produisant au plus près des nouveaux gisements d’emplois avec toujours moins d’argent public. Ailleurs, des experts auto-désignés se font plaisir en écrivant qu’une demande Hlm ne reflète pas vraiment le besoin d’un logement…

Conformément à la volonté de la Première ministre, dans les semaines qui viennent, nous allons poursuivre nos discussions avec le nouveau ministre du Logement et les équipes gouvernementales. Pour les salariés de première et seconde lignes qui ne veulent plus se ruiner en essence pour aller travailler, pour les territoires dont la dynamique économique dépend des logements disponibles, pour les femmes qui élèvent seules leurs enfants et ont besoin de loyers abordables, pour les retraités aux petites pensions, pour toutes ces situations bien concrètes que les moyennes statistiques ne verront jamais : nous allons continuer de décrire un réel qui dérange, avec la volonté de le réformer. Et nous ferons tout, partout où c’est possible, pour produire encore et toujours du logement social aux loyers maîtrisés et accessibles.

Le Mouvement Hlm se porte volontaire pour continuer de transformer notre pays au service de l’intérêt général.

« Aucun acte tangible n’a été posé pour répondre aux millions de citoyens en recherche d’un toit décent et abordable. »