Lors du premier choc pétrolier de 1974, il reste encore en France 16 millions de mal-logés, et 39 % des résidences principales sont encore inconfortables. Une politique ambitieuse d’amélioration du patrimoine existant et de résorption de l’habitat insalubre est décidée. C’est le temps de la reconquête des centres anciens, qui va avoir pour effet de "déterrer la pauvreté" dans ces logements insalubres et d’augmenter la pression sur le parc locatif social.
Malheureusement, le parc Hlm vieillit mal. L’urbanisme des tours et des barres a montré ses limites. En 1975 se met en place le groupe permanent de coordination "Habitat et Vie Sociale" (HVS) qui a pour objet "d’enrayer le processus de dégradation physique et de marginalisation de la population dans les grands ensembles". C’est le début de la politique de la Ville. Le 29 mars 1976, la création de ZUP est définitivement interdite.
Sous l’impulsion de son nouveau délégué général, Robert Lion, le Mouvement Hlm va jeter les bases d’une réforme en profondeur du système avec la publication du "Livre blanc Hlm". En 1977, le gouvernement engage une réforme en profondeur du financement du logement sous la conduite du Premier ministre Raymond Barre,qui vise à mieux solvabiliser les ménages et à favoriser l’accession à la propriété. La réforme crée l’aide personnalisée au logement (APL) et le prêt locatif aidé (PLA), des aides qui doivent permettre de moduler l’effort des ménages. Même logique pour l’accession à la propriété sociale avec la création du prêt aidé à l’accession à la propriété (PAP).
A partir des années 1980, se développe une tonalité sociale des politiques du logement. Jusqu’alors traité à la marge des politiques du logement, le logement des personnes défavorisées est devenu l’axe central de l’intervention des pouvoirs publics dans le domaine du logement social.
En juin 1982, près d’un an après l’arrivée de la gauche au pouvoir, la Loi Quilliot définit les droits et devoirs des locataires et des bailleurs. Dans son article 1er, elle énonce, pour la première fois, le "droit fondamental à l’habitat". Mais c’est surtout la loi du 31 mai 1990, porté par Louis Besson, ministre du Logement, qui tente de mettre en oeuvre le droit au logement. Elle crée les plans départementaux pour le logement des personnes démunies et les Fonds de Solidarité Logement, et donne un rôle de premier plan aux bailleurs sociaux. Un an plus tard, la loi d’orientation pour la Ville du 13 juillet 1991 fait obligation aux communes situées dans des agglomérations de plus de 200 000 habitants de disposer de 20% de logements sociaux sur leur territoire.
En 1995, Pierre-André Perissol, ministre du Logement, définit trois axes d’intervention : la réponse à l’urgence, l’accession à la propriété et la relance de l’investissement privé.
"Les Hlm sont au coeur de la chaîne du logement, car ils doivent à la fois insérer les plus défavorisés et permettre aux classes moyennes de se préparer à l’accession à la propriété".
L’accession à la propriété est encouragée par la création du prêt à taux zéro. Puis, sous le gouvernement Jospin, le volet logement de la loi d’orientation relative à la lutte contre les exclusions du 31 juillet 1998 réforme le système des attributions de logements sociaux, définit des mesures pour accroître l’offre de logements et prévenir les exclusions.