Réalisé par le duo d’architectes André Dubreuil et Roger Hummel (tous deux Prix de Rome), cet HBM réhabilité compte aujourd’hui 539 logements sociaux. En valorisant ainsi le patrimoine existant, le Groupe souhaite offrir une nouvelle vision de l’habitat social dans le respect des lieux et de l’environnement. "Au fil de nos projets de réhabilitation, nous mettons systématiquement une étude liée à l’éclairage, au cahier des charges. Les nouvelles technologies nous permettent de jouer sur les variations et intensités lumineuses. Elles nous permettent aussi de maîtriser nos consommations d’énergie tout en protégeant la planète", souligne Farid Bouali, directeur général adjoint de Valophis.

Un défi à relever

Pas moins de 250 projecteurs et 600 mètres linéaires de bandeaux LED donnent une nouvelle identité visuelle à cet ensemble dont l’une des trois entrées principales est limitrophe de la future gare RER Vert-de-Maisons du Grand Paris Express. Le défi n’était pas simple : un ensemble de bâtiments variant du R+4, R+5 au R+6 qui se révèle plus large que haut, des façades massives sur environ 300 mètres linéaires chacune, une inscription à l’Inventaire supplémentaire des Monuments historiques (donc une consultation de l’architecte des Bâtiments de France), des zones d’ombre et d’insécurité à traiter et une intervention sur site habité. "La lumière doit s’exprimer dans le respect du trait et de la volonté architecturale initialement posés. En aucun cas, elle ne doit dénaturer l’édifice", explique Timothé Toury, concepteur lumière. Donc, pas de canalisations électriques apparentes, pas d’encastrements, un câblage invisible, inséré dans les joints et qui passe d’une brique à l’autre. Une prouesse technique qui fait oublier les 8 km de câblage utilisés et les 15 jours d’essais nécessaires à l’implantation des spots et bandeaux lumineux.

Le résultat est à la hauteur du travail de conception et d’études qui a nécessité, avec les délais administratifs d’usage, pas moins de deux ans : le traitement des façades extérieures et intérieures souligne les verticales et les arrêtes des bâtiments en briques rouges et atténue le côté massif des bâtiments. Les grands porches décoratifs à linteau, s’animent également dans des tonalités de blanc chaud. La statue centrale du Petit chaperon rouge bénéficie d’un éclairage dédié. Un mot enfin, sur les travaux de réhabilitation entrepris depuis plus d’une décennie. Après la résidentialisation du Square Dufourmantelle, ce fut le changement de toutes les menuiseries des pièces humides. "Formées de petites baies horizontales et contiguës en acier de l’époque, les cuisines et salles de bains étaient de véritables passoires thermiques. …

L’isolation thermique est aujourd’hui de mise grâce à des profils - affinés - en aluminium et au double vitrage. Ces menuiseries - 1 800 fenêtres ! - ont été mises en œuvre depuis l’intérieur afin de respecter le clair de vitrage et l’esthétique des façades", souligne Nathalie Barry, architecte des Bâtiments de France - UDAP du Val-de-Marne. La dernière campagne de réhabilitation, qui vient tout juste d’être livrée, répond à la mise aux normes incendie et à l’isolation des 53 cages d’escalier.

Les locataires, consultés sur les travaux et la mise en lumière de la résidence, ont accueilli favorablement le programme. Ils ont réalisé, pour la première fois, qu’ils habitaient un "monument historique".

Le budget global pour la conception et mise en place du plan lumière est de 180 000 euros HT. À noter que Valophis a bénéficié de subventions de la Direction régionale des affaires culturelles pour la réhabilitation.

"Dans ce projet, la lumière reste une invitée…"