Anticiper. C’est tout l’intérêt des rapports du Cerema sur l’évolution du trait de côte à échéances 2028, 2050 et 2100⁽¹⁾, présentés début avril. À court terme (2028), un millier de bâtiments seraient concernés par le recul du littoral, dont 300 bâtiments résidentiels, dans une estimation plutôt haute pour prendre en compte l’impact éventuel de tempêtes majeures imprévisibles ou d’éboulements. Les ouvrages littoraux de protection sont, eux, considérés comme maintenus et non défaillants. Pour le Cerema, il s’agit d’un “scénario probable”. “S’il ne signifie pas que tous les bâtiments partiront à la mer, ces bâtiments sont proches de zones en recul ou instables”, commente Christophe Béchu par voie de communiqué. La valeur vénale des biens impactés s’élèverait à 235 M€.

Le scénario envisagé à moyen terme se veut “réaliste”. Il se base sur la poursuite des tendances d’évolution et le maintien des structures de protection côtière. En 2050, 5 200 logements seraient menacés, pour une valeur de 1,1 Md€. Parmi eux, près de 2 000 résidences secondaires (38% du total) seraient concernées. Les résidences principales occupées par leur propriétaire (1 246 logements) ne représenteraient “que” 24% des logements atteints.

Le scénario pour 2100 adopte quant à lui “une perspective nettement différente, basée sur des hypothèses très défavorables”, afin d’illustrer les effets de l’inaction climatique. Ses hypothèses sont la “disparition complète des structures de défense côtière et l’inondation progressive de toutes les zones topographiquement basses du littoral”, ainsi qu’une élévation du niveau des mers de 1 mètre. Le nombre de logements potentiellement concernés atteindrait près de 450 000, pour une valeur vénale de 8,6 Md€.

Les rapports sont complétés par une cartographie, accessible sur www.geolittoral.developpement-durable. gouv.fr.

Ces travaux alimenteront le 3e Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC 3), qui doit être présenté avant l’été.

(1) Projection du trait de côte et analyse des enjeux au niveau national, échéance à 5 ans et Horizons 2050 et 2100, Cerema, février 2024.