Ce numéro d’Actualités Habitat traite d’un dossier qui me tient particulièrement à cœur, qui concerne déjà et qui va marquer ces prochaines années la vie des organismes Hlm : la santé mentale de nos concitoyens. C’est évidemment un enjeu d’humanité, mais aussi un défi social et économique majeur qui peine à trouver des réponses parfaitement structurées. En effet, à l’instar d’autres pans de notre système de santé, les dispositifs de santé mentale sont en grande difficulté au moment même où nous en avons besoin. La crise Covid a révélé des fragilités chez un certain nombre d’entre nous, en a fait basculer d’autres vers des pathologies, a mis à mal certaines solidarités de voisinage ou familiales qui assuraient un filet de sécurité psychique. D’autre part, le vieillissement de la population pose la question de l’accompagnement des locataires et de l’adaptation de notre patrimoine.

Les bailleurs sociaux, qui restent dans certains quartiers les seules institutions d’intérêt général, sont déjà au rendez-vous. Vous découvrirez dans ce numéro des initiatives partenariales essentielles pour répondre aux besoins de nos locataires porteurs de pathologies, comme à leurs voisins.

C’est l’occasion de se rappeler que les premières expérimentations du Logement d’abord, le “Housing first” en Belgique, aux États-Unis, en Finlande par exemple, permettaient de faire accéder directement à un logement des personnes certes sans-domicile, mais bien souvent avec un handicap psychique lourd et des addictions très déstructurantes pour la vie sociale. Le couple logement-accompagnement a montré sa pertinence et son efficacité pour permettre à ces personnes de vivre en plein cœur de notre société et non plus à ses marges. Alors que notre société vieillit, alors que les différentes formes de solidarité peinent à se renouveler, il nous revient, chacun et chacune dans ses compétences, d’inventer des réponses pour faire une place à celles et ceux qui souffrent de handicaps que l’on ne voit souvent pas.

« Permettre à ces personnes de vivre en plein cœur de notre société et non plus à ses marges. »