Un exemplaire de l’édition 2021 a été adressé à la direction de chaque organisme Hlm. D’autres exemplaires peuvent être commandés sur la boutique en ligne (la version numé- rique est disponible après identification sur le centre de ressources de l’USH). 

Les travaux de recherche conduits en coopération entre acteurs de l’habitat (organismes Hlm, collectivités…) et chercheurs s’intensifient. Plus de la moitié des travaux répertoriés dans l’édition 2021 du Panorama de recherches en cours dans le domaine de l’habitat et du logement (132 sur 218) s’appuient sur des coopérations entre acteurs et chercheurs. Ils sont le plus souvent organisés et négociés sur la durée mais donnent aussi lieu à des collaborations ponctuelles. Quatre types de dispositifs permettent aux acteurs et aux chercheurs de collaborer en vue de produire des connaissances utiles à l’évolution des pratiques et politiques dans ce domaine : les thèses en CIFRE, la mise à contribution directe de chercheurs, l’inscription dans des programmes de recherche nationaux et les ateliers masters.

Les thèses en CIFRE

Parmi les plus connus de ces dispositifs, figurent les conventions industrielles pour la formation par la recherche (CIFRE). Elles permettent aux acteurs publics, privés ou associatifs de cofinancer l’élaboration d’une thèse en association avec l’Agence nationale de la recherche et de la technologie (ANRT) et le laboratoire de rattachement du jeune chercheur. L’organisme recrute un doctorant ou une doctorante sur une durée de trois ans, sur la base d’un projet défini en commun et avec le laboratoire. Une convention signée par le laboratoire, l’organisme employeur et l’ANRT précise le cadre et les modalités de cette coopération. L’expérience montre que sa mise en œuvre est facilitée quand le doctorant ou la doctorante a, au préalable, effectué un stage de Master 2 dans l’organisme Hlm ou la structure à même de proposer ce dispositif. Il est donc conseillé d’anticiper.

Le Panorama répertorie 39 thèses effectuées dans le cadre d’une CIFRE, et particulièrement au sein d’organismes Hlm. Par exemple, celle de Vincent Souquet, menée chez Archipel Habitat et l’Institut de géoarchitecture de l’Université de Bretagne occidentale (UBO), s’interroge sur la manière dont la participation des habitants peut améliorer la qualité du service rendu par les organismes Hlm. Elle a été soutenue en septembre 2020.

La thèse d’Amandine Mille, au sein d’Immobilière 3F, en coopération avec le Lab’Urba de l’Université Paris-Est, porte sur la manière dont les acteurs du logement social s’organisent pour maintenir ou transformer le cadre de vie des quartiers, en particulier de ceux en rénovation urbaine. Marion Ille-Roussel avec Del&Coop' et Delphis et le Centre de recherche sur l’habitat de l’Université Paris-Nanterre, étudie le développement, par les bailleurs sociaux et les gestionnaires de logement social, de l’offre de logements et de services à destination des seniors, en France, Allemagne et Angleterre.

La CIFRE peut, dans certaines conditions, autoriser un collaborateur ou collaboratrice de l’organisme à mener une thèse. L’OPH des Pyrénées-Orientales soutient ainsi Thomas Coignard dans sa thèse sur la concurrence et le logement social au sein du Centre de droit de la concurrence Yves Serra de l’Université de Perpignan. Des thèses en CIFRE ont également été conduites récemment au sein de l'USH (François Rochon) ou de la Fédération des OPH (Marie Mondain).

Ces thèses, portant sur des sujets clés pour les organismes Hlm, peuvent également être soutenues par d’autres acteurs de l’habitat. C’est le cas de la thèse de Jocelyn Bourret, réalisée avec la Ville de Toulouse en collaboration avec le Laboratoire interdisciplinaire solidarités sociétés territoires (Lisst) de l’Université Jean-Jaurès. Elle traite des enjeux de la tranquillité sociale dans les politiques de rénovation urbaine et des facteurs d'adéquation ou d'inadéquation des actions mises en œuvre en réponse aux phénomènes d'intranquillité.

D’autres formes de soutien à une thèse existent au sein du monde Hlm, comme la distribution de bourses ou la prise en charge de frais (déplacements sur les terrains, accès aux données…). Alpes Isère Habitat s’est ainsi associé à la thèse de Romain Dubru en signant une convention de partenariat avec le centre d’études et de recherches appliquées à la gestion de l’Université Grenoble Alpes. Sa recherche traite des inégalités sociales de santé liées à l’environnement, y compris l’habitat, qui influencent le comportement (activité physique, sédentarité…) des ménages.

L’USH participe au cofinancement de la thèse de Mikaël Dupuy le Bourdellès réalisée en CIFRE au sein de Ville et Habitat avec le Lab’Urba de l’Université Paris-Est. Elle porte sur la revitalisation des centres des villes moyennes, objet de développement de l’action des organismes Hlm.

Mise à contribution directe de chercheurs

Les organismes Hlm peuvent prendre l’initiative de solliciter directement un chercheur ou une équipe de recherche et son laboratoire sur un sujet qui les intéressent et dont ils définiront ensemble les contours. Ce mode de coopération s’organise dans le cadre d’un contrat de recherche ou d’étude, d’un contrat de gré à gré, d’une convention de partenariat et donne lieu à divers types d’intervention. Cette approche directe a été retenue par Est Métropole Habitat et l’USH. Ils cofinancent une recherche intitulée Suivi des publics et transformation des relations à l’offre sociale dans le cadre de la mise en œuvre de la démarche Logement d’abord sur l’agglomération lyonnaise, avec la chaire “Publics des politiques sociales” du laboratoire Pacte de l’Université de Grenoble et la Métropole de Lyon.

Sur le même sujet, le Groupe Arcade VYV conduit avec le laboratoire Éducations et pratiques de santé (Leps) de l’Université Paris 13 une recherche, soutenue par le fonds pour l’innovation sociale de la Fédération des ESH, sur l’intégration dans un logement après un parcours sans domicile, en s’appuyant sur le concept d’identité-logement. Pour sa part, le Groupe Polylogis a choisi de coopérer avec Sciences Po Paris. Depuis 2012 des conférences sur des thèmes d’actualité du logement social sont proposées aux salarié(e)s et partenaires de l’organisme.

L’édition 2021 du panorama (voir encadré) décrit et mentionne les coordonnées de 33 laboratoires de recherche présents dans les grandes agglomérations françaises pour nouer des relations de proximité.

Inscription dans des programmes de recherches nationaux

Les acteurs de l’habitat peuvent également participer à des programmes de recherche à caractère national et/ou en réseau ou s’associer à ceux proposés par des laboratoires. L’USH a ainsi lancé, en collaboration avec la Banque des Territoires, plusieurs appels à manifestation d’intérêt auprès de ses membres dans le cadre de recherches nationales conduites par des équipes universitaires et d’autres acteurs du logement et de l’habitat. Ces démarches collaboratives assurent une codéfinition des questionnements de recherche. De plus, en mutualisant les moyens, elles rendent soutenables financièrement des recherches qui se déploient sur le temps long.

C’est le cas de la recherche sur Le voisinage : quelle contribution à l’intégration sociale ? coordonnée par le Centre Max-Weber de l’Université Lyon 2 et l’INED. Lancée en 2017, elle mobilise une vingtaine d’acteurs, dont de nombreux organismes Hlm, et fera l’objet d’un colloque de clôture le 8 et 9 avril 2021. Le programme de recherches sur la vente Hlm (2020-2023), lui aussi soutenu par de nombreux acteurs, mobilise cinq équipes de recherche qui sont en train de construire une expertise collective sur le sujet (voir Actualités Habitat n° 1128). Autre initiative représentative des recherches nationales ou en réseau, celle consacrée à l’intégration de la maquette numérique par les organismes Hlm et leurs partenaires et prestataires conduite avec le laboratoire Prefics de l’Université de Rennes 2 et sept organismes Hlm, soutenue financièrement par la Banque des Territoires.

Les ateliers master : une piste féconde

Quatrième type de coopération entre acteurs et chercheurs, l’atelier de Master 1 ou 2 permet à un groupe d’étudiants, encadré par une équipe pédagogique, de répondre à une commande en menant collectivement un travail d’analyse débouchant sur des recommandations et des propositions d’actions. La convention entre le commanditaire et l’université prévoit un financement pour couvrir a minima les frais engagés. C’est le cas de l’étude conduite sur l’année 2019 par des étudiants des masters Stratégies et gouvernances métropolitaines de Sciences Po Bordeaux et Intelligence et architecture des territoires de l’École nationale supérieure d’architecture et de paysage de la même ville, dans le cadre du Forum urbain. Commandée par Aquitanis et Domofrance, elle s’est intéressée à la question de la mobilité au sein du quartier de renouvellement urbain des Aubiers à Bordeaux. Paris Habitat travaille sur son patrimoine paysager dans le cadre de plusieurs ateliers d’étudiants de l’École nationale supérieure du paysage Versailles-Marseille.

Contact : dominique.belargent@union-habitat.org

Pour en savoir plus : https://www.union-habitat.org/centre-de-ressources/innovation-prospective/habitat-et-logement-650-recherches-en-ligne

Une mine d’infos

Le Panorama de la recherche est réalisé par l’Union sociale pour l’habitat (USH) et le Réseau recherche habitat logement (REHAL), coordonné par Marie-Christine Jaillet, directrice de recherche au CNRS. Il est produit tous les ans, en collaboration avec la Banque des Territoires et le Réseau des acteurs de l’habitat. La totalité des 630 travaux répertoriés depuis la création de ce recensement est accessible en ligne : https://www.union-habitat.org/centre-de-ressources/innovation-prospective/panorama-de-la-recherche-en-cours-ou-recente-dans-le-0