La crise sanitaire a révélé la demande forte des Français pour des logements de qualité, suffisamment grands, avec un espace extérieur et à proximité de l’emploi et des services. Pour répondre à la fois aux désirs des habitants et aux enjeux sociaux et environnementaux, la ville de demain devrait, selon le ministère de la Transition écologique, relever quatre défis : sobriété, résilience, inclusion et production. Sur l’enjeu de sobriété, la réhabilitation et la rénovation thermique des logements anciens, l’écoconception des bâtiments et l’utilisation raisonnée des matériaux dans la construction seraient privilégiées. La ville de demain serait compacte, favoriserait les distances courtes, accueillerait les services indispensables et donnerait l’accès à un logement pour tous. Préserver la biodiversité, les ressources naturelles, économiser l’eau, réduire les déchets, limiter l’artificialisation des sols en maintenant des espaces de nature en ville apparaissent également essentiels.

Pour relever le défi de la résilience, les constructions et les aménagements devraient être évolutifs et flexibles, capables de s’adapter aux mutations liées aux risques naturels ou climatiques (inondations, canicules, feux de forêt...) - comme les îlots de fraîcheur pour modérer les canicules - mais aussi aux risques technologiques, sanitaires ou sécuritaires en prévoyant la continuité des services en cas de crise.

Plus solidaire

Dans le discours du ministère de la Transition écologique, la ville inclusive de demain devra garantir un accès au logement et aux services publics essentiels à tous, grâce à la mixité sociale et fonctionnelle, la lutte contre les fractures sociales et territoriales - notamment par la création de logements sociaux -, la promotion des projets intergénérationnels et l’expression de la démocratie locale (dans des maisons de projets, espaces culturels, fab labs...).

Enfin, la ville “productive” créerait (ou maintiendrait) des emplois et de nouvelles compétences fondées sur le solidaire, le care, le social, pour améliorer la qualité de vie des habitants et la résilience urbaine.

Accélérer la transition écologique

La première édition “d’Habiter la France de demain” avait lancé une feuille de route en trois axes et dix mesures, dont un premier bilan a été dressé ce 9 février. Le ministère se félicite que l’agriculture urbaine ait trouvé sa place dans les quartiers et que 22 quartiers à énergie positive et bas carbone aient émergé. L’État, à travers ses établissements publics d’aménagement, aurait formalisé une démarche d’exemplarité environnementale autour de cinq objectifs, dont les résultats seront communiqués en 2022. L’innovation se serait également développée dans les territoires, grâce à la mise en place d’une plateforme web, renforçant les liens entre opérateurs urbains et innovateurs.

La structuration d’une filière d’excellence de la ville durable sera accompagnée, dans le cadre de la stratégie d’accélération “Solutions pour la ville durable et le bâtiment innovant” du 4^e programme d’investissements d’avenir. L’association France ville durable prépare un manifeste explicitant les fondamentaux de la ville de demain, une vision sur laquelle les Français seront consultés.

En parallèle, l’État réalisera une boîte à outils mobilisable “du logement au territoire”, à toutes les étapes d’un projet. Un réseau territorial "apprenant" sera déployé pour fédérer les réseaux et collectifs existants, identifier et valoriser une centaine de projets démonstrateurs et, in fine, mutualiser les avancées vers la transition écologique.

Un référentiel renouvelé sur le logement de qualité 

Pour répondre aux besoins ayant émergé avec le confinement et à la suite du rapport Lemas sur la qualité du logement social (voir AH du 31 janvier 2021), Emmanuelle Wargon a confié à l’architecte François Leclercq et au directeur d’Épamarne, Laurent Girometti, la production d’un "référentiel renouvelé sur le logement de qualité", avant l’été. Objectifs : "Faire en sorte qu’on ne construise plus de logements en France qui ne répondent pas à une exigence de qualité minimale" et "faire évoluer nos pratiques, inverser la tendance au logement toujours plus petit, tout en tenant compte des enjeux sociaux, économiques et environnementaux", a indiqué la ministre chargée du Logement, en ouverture des Assises nationales du Logement, le 18 février.