Baptisée Echanger Habiter, la plateforme d’échange de logements sociaux en ligne (www.echangerhabiter.fr) a été lancée le 3 octobre pour permettre aux locataires Hlm d’échanger leur logement et ainsi de répondre à la forte demande de mobilité des locataires franciliens(1). Promesse de campagne d’Anne Hidalgo, le projet impulsé par la Ville est coordonné par l’AORIF ; il est déployé dans un premier temps sur la capitale. Douze bailleurs parisiens(2), gérant 95% du parc social parisien (224000 logements), sont engagés dans le dispositif. Paris Habitat assure le rôle de mandataire de ce groupement de commande. D’autres bailleurs sociaux devraient rejoindre la démarche l’année prochaine. Par ailleurs, cette bourse d’échange sera élargie au reste de l’Île-de-France au printemps 2019.
Tous les locataires parisiens du parc social concerné peuvent en bénéficier, dès lors que le logement est éligible au dispositif, en créant un compte sur la plate-forme pour présenter son logement et formuler ses besoins, consulter les annonces déposées par d’autres locataires, et entrer en relation avec d’autres locataires inscrits, puis visiter les logements. Le bailleur n’intervient qu’en fin de processus pour vérifier et valider les projets qui seront soumis aux commissions d’attributions des logements. Sont exclus de ce dispositif, les logements devant être réhabilités, vendus ou détruits ; ceux dont le bail est résilié ou qui font l’objet d’un dépôt de préavis de départ ; ceux faisant l’objet d’une procédure contentieuse pour troubles de jouissance, les baux avec clause de précarité, liés à l’activité professionnelle, les baux régis par la loi de 1948 en cas de rachat de patrimoine privé, les ateliers d’artistes, les logements en unité de logement spécialisé, ceux loués à une association, ceux en colocation et ceux exclus par les réservataires.
Aucun objectif chiffré n’est fixé, mais les projections réalisées sur la base de différentes expérimentations conduites par des organismes (3F, l’OPH de Montreuil, les organismes de Haute-Savoie) laissent à penser que 200 à 400 échanges par an sont possibles à Paris. Ce nouvel outil s’inscrit dans le prolongement de la charte des mutations signée en 2015 par la Ville, l’État, l’AORIF et vingt bailleurs sociaux, qui visait à faciliter les relogements entre les réservataires mais aussi dans l’engagement-cadre AORIF-État-Action Logement, signé en avril 2018. Il complète les initiatives existantes proposées par les bailleurs et les collectivités.

Cet article est paru dans le numéro du 15 octobre 2018 d'Actualités Habitat. Pour vous abonner :