Type de publication
Thème de la publication
Mal-logement
Date du document

01 février 2024

Contacts

Katia Magné - Valérie Souchet

Centre de ressources - CDR

Numéro

16442

Date de publication :

01 février 2024

Auteur(s) :

FONDATION ABBÉ PIERRE

L'état du mal-logement en France 2024 - 29ème rapport

La Fondation Abbé Pierre a publié et présenté le 1er février son nouveau rapport marqué du sceau du 70 ème anniversaire de l'appel de l'Abbé Pierre durant l'hiver 1954. Pour la Fondation, la bombe sociale annoncée a explosé et les acteurs du logement sont unanimes pour déplorer le manque de mesures politiques alors que la situation s'aggrave. Le zoom est fait cette année sur l'habitat indigne qui touche à la fois les propriétaires de copropriétés dégradées et les locataires qui peinent à trouver les aides et les moyens de s'en sortir.

La Fondation Abbé Pierre a présenté son 29ème rapport le 1er février à la maison de la Mutualité.

L'ouverture s'est faite par la lecture de l'appel de l'Abbé Pierre par Benjamin Lavernhe qui incarne l'Abbé Pierre dans un Biopic sorti en salle cette année.

Cet appel prononcé il y a tout juste 70 ans fait écho à l'appel de la journée tourné vers les pouvoirs publics à l'heure où un ministre du Logement n'a toujours pas été nommé, que la crise s'installe et que des annonces viennent remettre en cause la Loi SRU en incluant des logements intermédiaires dans le quotas des 25% de logements sociaux. Le tout sur fond de baisse de la production Hlm et de hausse des demandes (2,6 millions).

 

Christophe Robert, délégué général de la Fondation Abbé Pierre, a rappelé dans un premier temps l'ampleur de la crise, indicateurs à l'appui, avec "pour les plus précaires la rue comme seul horizon".

Quelques points positifs ont quand même été soulignés comme la poursuite des aides à la rénovation énergétique et le nouveau plan logement d'abord, qui peine malgré tout à monter en puissance.

D'une façon générale, Christophe Robert a pointé le recul des protections sociales avec une augmentation des stigmatisations et des mises sous contrôle (assurance chômage, RSA, baisse des attributions Dalo, loi antisquat, remise en cause de l'accueil inconditionnel en hébergement d'urgence et loi immigration inquiétante). Il appelle à une intervention publique indispensable et à un changement d'orientation.

 

Le second temps de la journée a été consacré à l'habitat indigne, thème du rapport cette année.

3 témoignages ont montré la diversité des situations à travers, une copropriété dégradée en banlieue parisienne, une location insalubre en milieu rural et les difficultés d'une propriétaire pour lutter contre l'insalubrité d'un chalet  acheté dans le Doubs.

Les témoignages montrent l'insalubrité des logements, couplé parfois aux parcours de vie difficiles de ses habitants et qui ont souvent une méconnaissance des recours existants. Or des aides existent, notamment à travers des associations qui conduisent des actions de repérage mais aussi d'accompagnement dans les démarches à effectuer.

L'accompagnement financier restent là aussi insuffisant même si la Fondation salue la nouvelle aide de l'Anah "Ma Prime logement décent" en vigueur en 2024, qui permet de financer jusqu’à 80% de 70 000€ de travaux, notamment lorsqu’ils permettent d’améliorer l’efficacité énergétique du logement.

Le projet de loi contre l'Habitat indigne, qui est notamment plus sévère avec les marchands de sommeil, va également dans le bon sens.

 

La troisième séquence est consacrée au retour sur la politique du logement en 2023 présenté par Christophe Robert qui regrette l'absence de décisions d'ampleur suite au CNR logement.

Un zoom est fait ensuite sur le mauvais état de l'hébergement d'urgence avec un nombre croissant d'enfants à la rue. Le seul mois d'octobre 2023 a compté 8000 personnes à la rue dont 3000 enfants.

La Fondation attend beaucoup des 120 millions annoncées par le Gouvernement en faveur de l'hébergement d'urgence.

Parmi les progrès, figurent l'encadrement des loyers qui s'étend à plusieurs villes, les propositions d'encadrement d'Airbnb mais les questions sur l'encadrement du foncier sont toujours en suspend.

 

Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des Territoires, est venu répondre, dans un temps court, à quelques questions et promet notamment un déploiement rapide de l'aide allouée à l'hébergement d'urgence.

En réponse à la demande de production de logement social, le ministre répond que "pour mieux accueillir il faut moins accueillir", parle d'une baisse de production de la construction globale et mondiale mais semble entrevoir une tendance à l'amélioration et rappelle le doublement des aides du Fnap pour les logements très sociaux.

S'agissant de la loi SRU, le ministre dit qu'il n'y a pas de remise en cause mais " l'idée est de regarder des types d'offres nouvelles", et que les mesures annoncées doivent "être accompagnées de garde-fous", il reste par ailleurs ouvert à la discussion avec l' Union sociale pour l'habitat sur ce sujet. Mais toucher à la loi SRU, pour Christophe Robert et Emmanuelle Cosse, présente dans la salle, "ce n'est pas négociable".

Le ministre dit enfin sa volonté de pousser la décentralisation pour redonner du pouvoir aux maires et "retrouver des points d'accroche avec les maires bâtisseurs."

 

Voir le replay

 

Retrouver le rapport  et les chiffres clés sur le site de la Fondation Abbé Pierre

Le rapport intégral

Le 29e rapport sur l’état du mal-logement en France 2024.

Le dossier de synthèse

Le dossier de synthèse complet

 

 

 

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